Ces Hommes dans la Jungle by Norman Spinrad

Auteur:Norman Spinrad [Spinrad, Norman]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction, Littérature américaine
Éditeur: Milady
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

— Ha ! regarde-les ! dit Willem Vanderling.

De la lisière de la jungle, il considérait l’étendue dégagée couverte d’herbe en avant de la petite colline où les Tueurs s’étaient retranchés.

— Pris au piège comme des rats ! Se croyaient si futés !

Les Tueurs avaient choisi un terrain apparemment idéal pour livrer combat. Ils étaient là, au nombre de sept cents environ – tout ce qui restait des trois colonnes maintenant réunies –, retranchés au sommet de la colline. Celle-ci était entourée par une prairie d’herbe courte, n’offrant aucun couvert, qui s’étendait sur au moins trois cents mètres dans toutes les directions. Les fusils faucheurs ne pouvaient pas atteindre les Tueurs depuis la jungle, et ils étaient trop bien enterrés pour être inquiétés à cette distance par les fusils à balles. Donner l’assaut en parcourant trois cents mètres à découvert eût été un suicide pur et simple. Et les six cents Tueurs de la colonne de secours – plus tout à fait six cents, après dix jours d’embuscades continuelles – arrivaient à marche forcée, de l’est, avec des vivres et des munitions en abondance. Les Tueurs encerclés seraient bientôt secourus.

C’est du moins ce qu’ils croyaient.

— Vos hommes sont prêts ? demanda Vanderling à Gomez qui se tenait près de lui, les yeux rentrés, caressant impatiemment la crosse du fusil faucheur dont il venait d’être doté.

— Prêts à tuer, maréchal, dit Gomez. Tuer vingt, cinquante, deux cents. Les tuer tous. Tuer…

— D’accord, d’accord. Mais tâchez de voir qu’ils ne foutent pas tout en l’air en lançant un assaut à découvert. Vous laissez les Tueurs arriver en restant sur vos positions et en balayant avec les fusils faucheurs. Maintenant, regagnez votre poste.

Gomez salua et traversa au petit trot l’étroit espace dégagé qui conduisait à la langue de jungle directement opposée à la position de Vanderling. Ce dernier distinguait à peine les silhouettes des dix hommes tapis derrière les arbres. Il jeta un coup d’œil en direction des dix autres qui l’entouraient et tapota le canon de son arme. Vraiment bien combiné ! se félicita-t-il.

Il n’y avait qu’une seule piste venant de l’est assez large pour permettre le passage des six cents Tueurs, et elle débouchait justement dans cette clairière, qui mordait sur la jungle d’une cinquantaine de mètres en longueur et sur une cinquantaine en largeur. La piste s’arrêtait devant l’espace dégagé, et les Tueurs seraient contraints de passer entre deux murs de jungle séparés par une cinquantaine de mètres – ce qui correspondait à la portée d’un fusil faucheur. Vanderling avait posté dix hommes de chaque côté. La colonne de secours se trouverait prise entre les faisceaux croisés des fusils faucheurs, qui couvraient la totalité du couloir.

Vanderling éclata de rire en pointant son arme sur la clairière. Ils avaient intérêt à savoir courir, et vite ! se dit-il.

Enfin, au bout de trente à quarante minutes, Vanderling entendit le bruit d’un grand nombre d’hommes progressant à travers la brousse. Il fit un signe à ses hommes. Les canons des fusils se pointèrent vers la clairière.

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